Depuis les reliefs ardéchois, où elle prend sa source jusqu’aux marais de l’estuaire, où elle se jette dans l’océan Atlantique, la Loire traverse, après un périple de 1006 km, bien des paysages. Progressivement, le petit ruisseau du mont Gerbier-de-Jonc, la Loire devient torrent, rivière, fleuve, estuaire, avant de se fondre dans la mer. Dernier fleuve sauvage d’Europe, même si l’homme a tenté de le dompter, ce fleuve envoutant, qui a vu passer des rois et des bateaux de transports de marchandise, mérite qu’on lui accorde une attention particulière. Encore plus quand la sécheresse due au réchauffement climatique menace sa ressource en eau et sa biodiversité.
Selon l’Office Français de la Biodiversité (OFB), la Loire s’organise en trois parties :
1 – La Loire des monts et des gorges
Des filets d’eau qui jaillissent de plusieurs sources au pied d’un volcan, le mont Gerbier-de-Jonc, se rassemblent pour former la Loire. Ce n’est pas une source, mais plusieurs qui s’assemblent pour donner naissance, d’abord à une petite rivière qui
serpente à travers la région volcanique du Velay. Après avoir creusée des gorges profondes, en Haute-Loire, la rivière prend rapidement de la vitesse et du débit.
La région de montagne que traverse la jeune Loire est restée sauvage, peu urbanisée et peu industrialisée. Elle favorise une biodiversité remarquable avec des mousses d’un vert éclatant et une végétation gorgée d’eau, illuminée par les fleurs de saxifrage étoilé, de populage et d’alchémille. La rivière et ses premiers affluents auvergnats accueillent des espèces animales dépendantes de la bonne qualité de l’eau : truites, chabot, saumons…
2 – La Loire des îles
A partir des barrages de Grangent, près de Saint-Etienne, et de Villerest, à Roanne, la Loire s’étale dans une vaste plaine. Elle exprime alors sa liberté et déroule de belles boucles appelées méandres, en traversant la Bourgogne. A partir de sa rencontre avec l’Allier près de Nevers, elle devient un grand fleuve. C’est la Loire des châteaux, des îles, des immenses bancs de sable et des oiseaux.
La Loire change à chaque crue. Ici, elle creuse la berge. Là, elle dépose un banc de sable. Plus loin, elle abandonne l’un de ses bras… C’est ce qu’on appelle la « dynamique fluviale », un mécanisme qui explique la forte diversité écologique, car chaque lieu se distingue par la nature de son sol (graviers, sable, vase…), son alimentation en eau, son âge… ; les espèces animales et végétales sont différentes dans chaque unité de cette mosaïque. De renoncules aquatiques à la soixantaine d’espèces de poissons vivant dans le fleuve, il s’en passe des choses au niveau et en-dessous.
Le val de Loire est parsemé de bancs de sable doré, formant des îles innombrables et changeantes. Ce paysage magnifique est aussi très vivant. De nombreux oiseaux s’y reposent, au cours de leur migration entre l’Afrique et l’Europe du Nord (petits échassiers, canards, hérons…). Les sternes et les gravelots viennent y déposer leurs œufs, protégés des prédateurs par le rempart de l’eau.
Dans cette partie, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Loire devient vivante avec ses iles, ses berges et ses bancs de sable, espace de repos et de reproduction pour de nombreux oiseaux migrateurs, mais aussi ses boires, ses bras secondaires, souvent à secs l’été, et ses nombreuses prairies et forêt alluviale, constituant autant d’endroits où se développement une biodiversité particulièrement remarquable.
3 – La Loire des basses vallées et de l’estuaire
Après avoir irrigué le centre de la France, la Loire arrive au terme de son long voyage. Depuis la confluence avec la Vienne, au pied du château de Montsoreau, elle parcourt les vallées Angevines à travers le département du Maine-et-Loire, avant de s’échapper dans les flots de l’océan Atlantique par un long estuaire.
Près d’Angers, la Maine et les rivières qui la forment, Mayenne, Sarthe et Loir, débordent souvent de leur lit pour former une vaste zone humide, faite de prairies humides ou inondables qui deviennent, l’hiver venu, une immense zone inondable et un axe pour la migration de poissons, comme l’anguille, ou des zones de pontes idéales pour le brochet.
La Loire achève sa course vers l’océan avec lenteur, car sa pente est très faible, favorisant l’ensablement et l’envasement. Elle donne naissance à des milieux naturels très riches écologiquement.
Source : Office Français de la Biodiversité